Le télétravail, du mythe à la réalité

Le télétravail, ou travail « en Remote » selon l’expression consacrée en agence, est un travail effectué hors des locaux de l’employeur de façon régulière et volontaire. Il s’inscrit dans une démarche d’amélioration de l’organisation du travail. Il est aussi généralement perçu par ceux qui y aspirent comme une amélioration de la qualité de vie au travail, et peu être même comme un critère d’amélioration de la qualité de vie tout court…

Le télétravail attise les fantasmes, il véhicule des idées reçues, provoque de l’espoir, parfois il désillusionne ceux qui l’appliquent. En tout cas ce mode d’organisation des ressources salariées fait aujourd’hui couler beaucoup d’encre.

Alexis JANVIER est développeur senior chez Marmelab. Il travaille en remote depuis deux ans. Il donnera une conférence le 10 avril 2018 dans le cadre des Rencontres Interactives sur le sujet du télétravail : « Devenir un «full remote» développeur, est-ce le Graal ? ».

Drakkar Numérique est allé rencontrer Alexis pour l’interviewer et tenter d’en savoir un peu plus avant l’heure sur le contenu de sa conférence.

DN : Bonjour Alexis

Alexis : Bonjour Drakkar Numérique.

DN : Est-ce que tu peux nous citer quelques uns des points importants que tu aborderas dans ta conférences ?

Alexis : Je travaille en remote à plein temps depuis deux ans, cela permet de faire un bilan sur de nombreux aspects du travail à distance : quels sont les problèmes logistiques ? Comment réussir l’organisation de ses journées et trouver le difficile équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle ? Se sent-on seul ? Netflix est-il une drogue ?

Mais au-delà du simple retour d’expérience pratique, je voudrais aborder la question de la culture nécessaire à la réussite d’un poste « full remote », ainsi que les perspectives, aussi bien pour l’individu que pour l’entreprise, offertes par ce type d’organisation du travail.

DN : Est-ce que le télétravail convient à tout le monde ? Je veux dire à tous les types de personnalités ?

Alexis : Sans doute pas. Je ne crois pas qu’il faille un tempérament solitaire, cela doit même être un piège. Mais il faut certainement aimer l’indépendance car sans être isolé, on reste seul à devoir gérer ses journées. Après, nous sommes deux télétravailleurs chez Marmelab, et nous avons je crois deux caractères assez différents. La preuve, lui fait du parkour et moi de l’équitation …

DN : Comment se passe la supervision du salarié en télétravail ?

Alexis : La réussite du télétravail repose en très grande partie sur la confiance. La confiance de l’employeur envers le travailleur : toute tentation de faire du micro-management est à proscrire. Et confiance du télétravailleur envers son employeur : en effet, n’étant plus au sein de l’entreprise, on n’a moins conscience de l’ambiance général, on est moins au courant des bruits de couloirs … Dans mon métier de développeur, le travail produit est très facile à mesurer, il suffit de voir l’activité sur Github. Les temps de supervision sont donc plus des temps d’échange.

DN : Comment développer une culture d’entreprise avec des salariés télétravailleurs ?

Alexis : Il faut déjà qu’il y en ai une ! Et pourtant cela contribue à mieux se positionner dans son rapport distant aux autres employés. Pour tout dire, Marmelab possédait déjà une grosse culture interne (sur l’open-source, l’importance de la revue de code, le partage de connaissance), et c’est fort de cette culture partagée que j’ai envisagé sereinement de passer en télétravail à plein temps. Par contre, si je ne parlerais pas de développement, cette culture doit s’entretenir. Par exemple grâce à des soirées, des journées de hackday, des conférences, bref des moments de rencontre « IRL » !

DN : Merci Alexis. On a hâte de voir ta conf pour en savoir plus.

Infographie sur le télétravail