La version 5.0 de WordPress sortira publiquement très prochainement et le nouvel éditeur de contenu Gutenberg sera intégré au Core de WordPress. Cette évolution est présentée comme une révolution pour les éditeurs, les rédacteurs et les designers qui travaillent chaque jour avec WordPress.
Thomas FRANCOIS-EUGENE donnera une conférence le 10 avril 2018 dans le cadre des Rencontres Interactives sur le sujet : « WordPress 5.0 : Une révolution au profit des rédacteurs et designers ». Il nous parlera de l’impact de l’arrivée de Gutenberg sur les processus d’édition des sites WordPress.
Drakkar Numérique s’est rendu auprès de Thomas pour l’interviewer et tenter d’en savoir un peu plus avant l’heure sur le contenu de sa conférence.
DN : Bonjour Thomas.
Thomas : Bonjour Drakkar Numérique.
DN : WordPress est initialement un moteur de blogs mais il tend à devenir un CMS complet. L’arrivée de Gutenberg accentue ce positionnement. Qu’est-ce qui justifie ce glissement dans le positionnement de WordPress sur le marché selon toi ?
Thomas : « WordPress tend à devenir un CMS complet »… Non, WordPress est déjà un CMS complet depuis sa version 3 avec l’arrivée à maturité des CPT (Custom Post Types) et des Taxonomies (les systèmes de classement de contenus). Les évolutions qu’il connaît depuis ce moment-là ne font que mettre en avant ses capacités et les rendre plus facilement accessibles à un public non technicien. Le nouvel éditeur de contenu Gutenberg est un simplement un pas dans cette démarche de facilitation de création web.
DN : En quoi l’arrivée de Gutenberg changera le processus de rédaction des contenus éditoriaux ?
Thomas : Le choix du « nom de code » de ce nouvel éditeur n’a pas été fait au hasard. Le processus de rédaction ne se fera plus de manière monolithique à la façon d’un simple document Word mais par un jeu d’assemblages de blocs. Si on veut être honnête, il est déjà possible avec l’éditeur actuel de créer n’importe quelle mise en page, avec Gutenberg ce sera juste plus simple, on aura un meilleur aperçu du contenu que l’on est en train de produire avant sa publication. On pourra de manière plus intuitive se rapprocher des mises en page presse avec les jeux de colonnes et un placement des images qui sera plus soigné.
DN : Gutenberg a-t-il pour vocation de remplacer les page builders comme DIVI ou Visual Composer ?
Thomas : Oui. C’est un objectif clairement annoncé par les développeurs de Gutenberg, qui a été encore rappelé lors des conférences du Wordcamp Paris 2018. Aujourd’hui, même si les équipes de dev bossent depuis deux ans sur le sujet, Gutenberg n’en est qu’à sa première étape : l’éditeur de contenu. Le prochain stade annoncé sera le constructeur de page, puis enfin le constructeur de site complet. Cependant aucune roadmap n’est à ma connaissance disponible pour ses futures évolutions. Il faudra je pense d’abord stabiliser le système qui va être mis en place lors de la sortie de la version 5.0 de WordPress
DN : Est-ce que l’arrivée de Gutenberg imposera des contraintes ou des adaptations à faire sur les thèmes ou avec les plugins installés ?
Thomas : Normalement non, ou très peu. Bon, il y aura toujours quelques exceptions, donc il est indispensable de tester son site avant de passer cette mise à jour en production. Pour ceux qui auront des problèmes, il existe un plugin qui empêchera l’utilisation du nouvel éditeur en gardant l’ancien.
DN : Les agences voient-elles l’arrivée de Gutenberg d’un bon œil ?
Thomas : C’est une question intéressante, d’un avis qui ne reste que le mien, je crois que les agences ne sont pas encore très au fait des changements qui s’annoncent et ne mesurent pas encore l’impact potentiel de cette nouvelle version de WordPress sur leur parc de sites. Je pense que la plupart se poseront la question lors de la mise en place de Gutenberg dans le noyau. Mais je me trompe peut-être.
DN : Si Gutenberg permet de construire sa mise en page et à terme de construire les gabarits, voire le thème d’un site sans savoir coder, est-ce que les codeurs et intégrateurs aujourd’hui indispensables ont du mouron à se faire ?
Thomas : Pour les sites simples qui ne demandent aucune adaptation il est probable que les actions par glissé-déposé suffiront au plus grand nombre. La stratégie de WordPress est visiblement à terme de positionner WordPress comme un concurrent gratuit des services de sites building comme WIX ou Strikingly. De mon point de vue, ça va multiplier le nombre de sites WordPress car il sera encore plus facile de construire son site. Le nombre de sites sous WordPress devrait encore exploser dans les années à venir. Par contre c’est vrai que les agences positionnées sur la création de sites simples pour les petits budgets les choses seront plus compliquées. Elles devront certainement évoluer pour proposer des prestations de conception qui ne seront pas réalisables avec les futures versions de Gutenberg. Wait & see…
DN : Merci Thomas pour ton point de vue éclairé. On a hâte d’assister à ta conférence pour en savoir plus sur le sujet.
Pour plus d’informations sur la conférence de Thomas, et pour vous inscrire gratuitement, rendez-vous sur le site des Rencontres Interactives :http://rencontres-interactives.net/
Article intéressant, merci.
Gutenberg peut simplifier le travail des créateurs ou gestionnaires de web mais plus cela sera simple et plus la machine derrière complexe, un peu à la manière de Wix ou même de Divi. Et les moteurs de recherche n’aiment pas les usines à gaz de codes.
En ce qui me concerne j’aime bien Genesis mais je me fais aider par un spécialiste, et je ne suis pas prêt de ne pas le faire !